Alcalacegos - Hinojosa del Duque : 23 km
Les jours
se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après le déluge d’hier, cette journée s’annonce
sous les meilleurs auspices. Le soleil est de retour et devrait m’accompagner durant
les deux jours à venir. Avant de partir, je prends un desayuno au bar de l’hôtel,
la patronne me l’offre : gracias senora. Elle me dit qu’il a gelé cette
nuit, qu’il fait encore « frio ». Effectivement, lorsque je sors, je
constate que la nature est recouverte d’un voile de gelée blanche. Surprise ! Je n’imaginais pas qu’en Andalousie il pouvait geler à cette période ! Il
est vrai que je suis à 600 m d’altitude, mais quand même !
Après ces
trois étapes de montagne qui m’ont fait gravir la Sierra Morena, aujourd’hui et
les jours à venir, je pérégrine dans des paysages de plateaux, où cultures et
élevage cohabitent. Disséminés au milieu des champs, des chênes verts, pour la
plupart d’entre eux plus que centenaires, étalent leur large branchage
au-dessus d’un tronc dont les formes tortueuses sont toujours surprenantes. Je
retrouve ici le décor que j’avais découvert sur le camino de La Plata.
Je traverse
le petit village de Villanueva de Duque, les rues sont désertes ; comme
dans beaucoup de bourgs espagnols, des statues de personnages rappellent des
éléments de la vie quotidienne : ici, devant la fontaine, c’est une dame portant
sur la tête et sous un bras des jarres d’eau, plus loin une représentation de
Saint Jacques pèlerin, à la sortie, sur un socle de minerai, un mineur devant
un wagonnet de mine. Je n’ai pas pu le vérifier sur Wiki, mais certainement que
la région a eu, par un temps, une activité liée à l’extraction de minerai.
À 13 heures j’ai
bouclé mon étape. À l’entrée d’Hinojosa del Duque, j’avais vu un panneau
publicitaire vantant les qualités et le confort d’un petit hôtel. Il est un peu
à l’écart mais la description qui en est faite (piscine intérieure, sauna) et le
prix (20 euros la nuit et 7.5 euros le menu), me pousse à aller frapper à cette
porte. Je ne suis pas déçu, c’est neuf, hyper chic, et l’accueil est sympa. J’y
prendrai deux repas, le déjeuner et le dîner ; entre les deux je visite la
ville et cherche une boulangerie pour mon ravitaillement : rien !
Alors le soir au dîner, lorsque le serveur me demande ce que je désire comme dessert,
je lui réponds : « une boule de pain », comme celle qu’il m’avait
servie pour accompagner mon repas. Il est un peu surpris, certainement que c’était
la première fois qu’on lui avait fait une telle réponse, je lui explique :
« todo panadéria cerrado ». Il a tout compris et revient avec une
belle boule qu’il a pris soin d’emballer dans un papier d’aluminium. Mon casse-croûte
de demain est sauvé !
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