Cerro Muriano - Villaharta : 21,5 km
Par rapport
à mes contraintes d’avion, je dois gagner une étape entre Cordoue et Mérida. En
préparant mon chemin j’avais repéré qu’il y avait une étape de près de 40
kilomètres entre Villaharta et Alcalacejos et je m’étais alors dit que c’était
celle-là qu’il fallait sauter. Hier, après le repas, j’évoque cette étape avec
le restaurateur, faisant allusion à sa longueur et lui indiquant, sans
davantage de détail, que j’envisageais de l’éviter. Il s’assied à ma table, à
côté de moi et tel un professeur qui veut expliquer à son élève une leçon qu’il
n’a pas comprise, prend un crayon et sur la nappe en papier, fait un schéma
sommaire du chemin Villaharta et Alcalacejos. Pensant que c’est la distance que
je redoute, il met une croix sur le parcours, me disant que son ami de
Villaharta pourra me conduire à ce point-là, me faisant économiser une dizaine
de kilomètres. Je lui explique alors que mon souci, ce ne sont pas les
kilomètres mais plutôt le besoin de gagner un jour pour ne pas manquer mon
avion. Il a compris, il n’insiste pas, se lève et revient avec deux chipitos de
Brandy. À tu salud !
La pluie est annoncée pour le milieu de
matinée, alors je pars de bonne heure pour faire au sec, un maximum de
kilomètres. Vers dix heures, elle me rattrape ; pas une bruine, une pluie
épaisse qui mouille. Je n’ai pas de poncho, qu’un simple Kway, au bout d’une demi-heure il laisse passer l’eau ; lorsque, vers midi, j’arrive à
Villaharta, je suis complétement rincé. C’est là que je dois prendre un bus
pour Alcalacejos. Au village il y a bien un abribus, mais aucun bus avant 19 heures
alors que sur internet j’avais repéré un départ vers 13 heures. Le bureau de la
policia municipale est en face ; je m’y rends pour éclaircir la
chose ; une policière me reçois et me dit qu’il y a bien un bus à 13
heures mais que l’arrêt est à l’extérieur du village, à 2 kilomètres d’ici, au
croisement avec la route nationale. Pas de temps à perdre, je poursuis mon
chemin, toujours sous une pluie battante, pour rejoindre le croisement en
question. Un kilomètre, puis deux, puis trois, rien pas de croisement et pas de
bruit de voiture qui passeraient sur une route à proximité. Je me dis que je ne
suis peut-être pas allé dans le bon sens, que le croisement c’était en amont du
village. Retour au village, retour vers la policière qui me confirme ce que
j’avais supputé. Je rebrousse chemin, trouve le croisement mais le bus est
passé, trop tard ! Un autre passe dans deux heures, le temps de déjeuner à la
cafétéria en face et j’embarque pour Alcalacejos.
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Au départ ce matin |
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