samedi 19 octobre 2019

Hinojosa del Duque - Monterrubio : 32 km


 Hinojosa del Duque - Monterrubio : 32 km

   Grande étape aujourd’hui : 32 kilomètres auxquels je dois ajouter 2 kilomètres, la distance pour rejoindre le chemin. J’ai déjà parcouru de telles distances et même quelques fois davantage. Néanmoins, ça demande, en ce qui me concerne, une organisation particulière : se lever plus tôt pour gagner une heure au départ, prévoir les victuailles sachant que l’on arrivera trop tard pour le déjeuner, réserver l’hébergement pour ne pas devoir galérer à l’arrivée. Je pars donc un peu avant le lever du soleil ; pas de problème de visibilité, mes premiers kilomètres étant en ville, je peux profiter de la lumière des réverbères.
Vers 8 heures apparaissent les premières lueurs du soleil, puis l’astre tout entier s’élève progressivement au-dessus de l’horizon faisant découvrir une nature bien givrée : il a encore gelé cette nuit ! Ces moments de la journée sont magiques, la lumière change à chaque instant : les champs, les arbres, les maisons, se colorent d’une teinte orangée dont l’intensité varie sans cesse, l’air est frais, les ombres infinies, seul résonnent le bruit de mes pas sur la terre gelée. J’aime profiter de ces trop courts instants durant lesquels j’ai l’impression d’être seul au monde. Des moments de poésie qui vont être bien vite mis à mal car, comme tous les week-ends, aujourd’hui c’est jour de chasse ; les perdrix rouges d’Andalousie vont encore passer un sale moment ! J’espère simplement qu’ils ne les confondront pas avec des pèlerins !
  Je retrouve ce paysage de plateaux que j’ai connu hier : des terres cultivées, du bétail en pâture, quelques fermes isolées. Vers l’une d’elle, j’ai bien cru perdre la vie ; un molosse en est sorti, courant vers moi, la gueule grande ouverte, prêt à attaquer. Je ne sais pas ce qui se serait passé si le fermier n’était pas arrivé. J’y aurais laissé des plumes, c’est certain ; tout comme ces moutons que j’ai rencontrés un peu plus loin et dont il ne restait que les carcasses.
   Vers 13 heures je fais la pause déjeuner vers l’ermita de nuestra senora de gracia de las alcantarillas (ermitage de notre-dame de grâce d’Alcantiralla), puis je reprends le chemin pour 8 kilomètres de bitume jusqu’à Monterrubio de la Serena. Un panneau routier m’avise que je viens de quitter l’Andalousie pour l’Estramadure : deux provinces voisines, mais qui n’affichent pas le même niveau de vie : le tourisme du littoral et de ses grandes villes (Grenade, Cordoue, Séville)  a fait la richesse de la première tandis que l’Estramadure affiche un taux de précarité parmi les plus élevés de la péninsule. 

   Ce soir j’ai réservé à l’hostal rural «Vaticano », une maison qui affiche au-dessus de sa porte un énorme logo du Camino Mozarabe ; pourtant lorsque je présente ma crédential lors des formalités d’entrée, le patron me dit : « on ne tamponne pas les crédentials ». J’en suis tombé des nues ; ce coup-là, on ne me l’avait jamais fait ! Je n’ai pas cherché à me faire expliquer la raison ; il en avait certainement une !



               Au petit matin







Gelée blanche ce matin







Des brebis y ont laissé des plumes!








Une preuve de vie pour la famille!
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La Gare



l’ermita de nuestra senora de gracia de las alcantarillas


Eglise de Moterubio

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