Hinojosa del Duque - Monterrubio : 32 km
Grande étape aujourd’hui : 32 kilomètres
auxquels je dois ajouter 2 kilomètres, la distance pour rejoindre le chemin.
J’ai déjà parcouru de telles distances et même quelques fois davantage. Néanmoins, ça demande, en ce qui me concerne, une organisation
particulière : se lever plus tôt pour gagner une heure au départ, prévoir
les victuailles sachant que l’on arrivera trop tard pour le déjeuner, réserver
l’hébergement pour ne pas devoir galérer à l’arrivée. Je pars donc un peu avant
le lever du soleil ; pas de problème de visibilité, mes premiers kilomètres
étant en ville, je peux profiter de la lumière des réverbères.
Vers 8 heures
apparaissent les premières lueurs du soleil, puis l’astre tout entier s’élève
progressivement au-dessus de l’horizon faisant découvrir une nature bien givrée :
il a encore gelé cette nuit ! Ces moments de la journée sont magiques, la
lumière change à chaque instant : les champs, les arbres, les maisons, se
colorent d’une teinte orangée dont l’intensité varie sans cesse, l’air est
frais, les ombres infinies, seul résonnent le bruit de mes pas sur la terre
gelée. J’aime profiter de ces trop courts instants durant lesquels j’ai l’impression
d’être seul au monde. Des moments de poésie qui vont être bien vite mis à mal
car, comme tous les week-ends, aujourd’hui c’est jour de chasse ; les
perdrix rouges d’Andalousie vont encore passer un sale moment ! J’espère
simplement qu’ils ne les confondront pas avec des pèlerins !
Je retrouve ce paysage de plateaux que j’ai
connu hier : des terres cultivées, du bétail en pâture, quelques fermes
isolées. Vers l’une d’elle, j’ai bien cru perdre la vie ; un molosse en
est sorti, courant vers moi, la gueule grande ouverte, prêt à attaquer. Je ne
sais pas ce qui se serait passé si le fermier n’était pas arrivé. J’y aurais
laissé des plumes, c’est certain ; tout comme ces moutons que j’ai
rencontrés un peu plus loin et dont il ne restait que les carcasses.
Vers 13 heures je fais la pause déjeuner
vers l’ermita de nuestra senora de gracia de las alcantarillas (ermitage de
notre-dame de grâce d’Alcantiralla), puis je reprends le chemin pour 8
kilomètres de bitume jusqu’à Monterrubio de la Serena. Un panneau routier
m’avise que je viens de quitter l’Andalousie pour l’Estramadure : deux provinces voisines, mais qui n’affichent pas le
même niveau de vie : le tourisme du littoral et de ses grandes villes (Grenade, Cordoue, Séville) a fait la richesse de la première tandis que l’Estramadure affiche un taux de précarité parmi les plus élevés de la péninsule.
Ce soir j’ai réservé à l’hostal rural «Vaticano »,
une maison qui affiche au-dessus de sa porte un énorme logo du Camino
Mozarabe ; pourtant lorsque je présente ma crédential lors des formalités
d’entrée, le patron me dit : « on ne tamponne pas les
crédentials ». J’en suis tombé des nues ; ce coup-là, on ne me l’avait
jamais fait ! Je n’ai pas cherché à me faire expliquer la raison ; il
en avait certainement une !
Au petit matin
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Gelée blanche ce matin |
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Des brebis y ont laissé des plumes! |
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Une preuve de vie pour la famille! |
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La Gare |
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l’ermita de nuestra senora de gracia de las alcantarillas |
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Eglise de Moterubio |
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